Pliego, au pied de la Sierra Espuña

    La ferme de Cristóbal Junior, dit "Cris" (pour le différencier de son père qui porte le même prénom !) et de Vanessa se trouve dans une zone où le parcellaire est singulier : ce sont de petites parcelles agricoles irriguées, de quelques milliers de m2 tout au plus. Cris et sa femme Vanessa ont construit leur maison sur une terrain familial et ont  petit à petit acheté les parcelles autour jusqu'à avoir deux hectares au total aujourd'hui. Le climat plus froid de cette zone ne permettant pas la cultures des agrumes qui ne supportent pas le gel, Cris a planté des plaqueminiers, des abricotiers et des pommiers résistant au gel sur une toute petite parcelle en bas-fond. Il vient d'arracher des amandiers et de planter à la place des abricotiers. L'eau d'irrigation vient d'une source "El Sagrado de las Anguilas". Les vergers sont équipés de systèmes de goutte-à-goutte. 

Associer les cultures

Tant que les fruitiers sont petits, Cris cultive des légumes entre les lignes (choux, radis). cela permet d'augmenter les revenus de la ferme mais aussi de créer des synergies entre les végétaux. Par exemple, il a planté des pommes de terre sous les abricotiers pour que les racines de ces derniers s'étendent tout autour de l'arbre jusque sous les passes-pieds et pas seulement sur la ligne irriguée.  Une fois les arbres ne permettant plus la culture de légumes, il laisse venir l'herbe qu'il girobroie au tracteur sous la ligne et qu'il laisse en pâture entre les lignes aux chèvres du voisin ou à son propre cheval. 

Kakis et abricots

Les plaqueminiers sont bien adaptés à cette zone car leur floraison (avril-mai) est plus tardive que celle des agrumes par exemple. Et il a mis les abricotiers sur une terrasse protégée du gel. Les kakis sont de la variété "Rojo Brillante", ils sont récoltés lorsqu'il n'y a plus du tout de vert sur la peau et subissent ensuite un traitement à l'alcool nécessaire pour transformer l'astringence de la chair en sucre (voir page sur les kakis)

Pour nourrir les sols : il défume la chèvrerie de son voisin en échange du fumier qu'il composte pour amender ses cultures. Sur une autre parcelle, il cultive depuis 3 ans des patates douces. 

 Diversifier les cultures pour relocaliser les ventes

    Pluriactif (il travaille en tant qu'ingénieur agronome au CAERM, l'organisme de certification d'agriculture biologique de la région de Murcie), Cris met en place un agrosystème qui lui permette de vivre de l'agriculture. Il veut parvenir à vendre localement ses productions via des groupements d'achats et autres réseaux alimentaires locaux (en plus du circuit BioEspuña) et en mutualisant avec d'autres paysans du secteur. Et pour cela il s'efforce de diversifier ses productions, tant en fruits (toute récente plantation d'abricotiers en février 2025 et il projette de planter un verger de cerisiers sur une autre parcelle) qu'en légumes (artichauts, autres variétés de choux...), et travaille sur les variétés (précoces, tardives...).